- un phénomène d’endogamie ou d’entonnoir : une fois qu’un jeune commence à faire des recherches sur le djihadisme, le réseau social va, à travers ses algorithmes de personnalisation des contenus, lui proposer de plus en plus de pages sur ce sujet ;
- un phénomène d’entraînement : une fois qu’un jeune voit sur les réseaux sociaux qu’un autre jeune est passé à l’acte, cela peut lever ses inhibitions et l’aider à passer lui-même à l’acte.
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samedi 30 juillet 2016
Interviewé hier soir sur BFM : réseaux sociaux et djihadisme
Je
suis intervenu sur BFM TV vendredi 29 juillet dans le journal de 22H
pour parler du recrutement des djihadistes sur Internet et en
particulier sur les réseaux sociaux.
Les
réseaux sociaux sont utilisés par Daech pour recruter des
terroristes et organiser des attentats. De plus, ces réseaux
permettent aux terroristes de laisser une trace, après leur mort, de
leurs sinistres « exploits » et d’accéder ainsi à une forme d’«
éternité virtuelle ».
1
Pour le recrutement, les réseaux sociaux grand public (Facebook,
Twitter…) servent de caisses de résonance à la propagande de
l’organisation terroriste : « 125 000 comptes de terroristes ou
d’affiliés concernant principalement Daech » ont été suspendus
par Twitter entre le milieu de l’année 2015 et février 2016 (1).
Ces
réseaux sociaux grand public enferment les jeunes fascinés par le
djihadisme dans une spirale infernale, alimentée par un double
phénomène :
2
Pour la planification et l’organisation des attentats, les
terroristes et leurs commanditaires utilisent des messageries privées
telles que Telegram.
3
Les réseaux sociaux ne constituent pas seulement une cause
du
passage à l’acte, mais semblent également représenter une raison
de
passer à l’acte : certains terroristes passent à l’acte, entre
autres, dans l’espoir de voir leurs actes publiés sur les réseaux
et de laisser ainsi une trace, autrement dit, d’accéder à une
forme d’« éternité virtuelle ». Adel
Kermiche, un des deux assassins du Père Jacques Hamel à
Saint-Étienne-du-Rouvray (76) avait demandé à «
tous ses frères et sœurs »
qui
le suivaient sur le réseau Telegram de partager sa page privée. Le
26 juillet, moins d’une heure avant de faire irruption dans
l’église de Saint-Étienne-du-Rouvray, il avait, dans un dernier
message, invité à «
partager ce qui va suivre ». (2)
Que
faire ?
Il
semble que le gouvernement envisage, en dernier recours, de pouvoir
bloquer tous les réseaux sociaux en France pendant un certain temps.
C’est en tout cas ce que laisse entendre une des dispositions de
l’état d’urgence. En effet « le
ministre de l'intérieur peut prendre toute mesure pour assurer
l'interruption de tout service de communication au public en ligne
provoquant à la commission d'actes de terrorisme ou en faisant
l'apologie. (3)»
Ce qui, en théorie, permettrait au gouvernement de demander
l’interruption en France de Facebook, Twitter ou Telegram, etc.,
pendant plusieurs jours, semaines ou mois…
Mais
on peut aussi faire de la prévention. On
peut par exemple, intervenir, comme
je le fais,
devant les enfants et les adolescents pour les mettre en garde
contre les discours de haine qui circulent sur Internet et les
réseaux sociaux.
Pour
aller plus loin :
Rapport
parlementaire sur les moyens de Daech :
http://www2.assemblee-nationale.fr/static/14/daech/rapport-daech-tome1.pdf
Article
du magazine Wired : Why
ISIS Is Winning the Social Media War :
https://www.wired.com/2016/03/isis-winning-social-media-war-heres-beat/
Sources :
Libellés :
BFM TV,
djihadistes,
éternité virtuelle,
Facebook,
génération numérique,
Telegram,
Twitter
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