Prochaines conférences de Jacques Henno




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lundi 23 juillet 2018

À Paris, le mercredi 25 juillet 2018 pour parler de « L’éthique professionnelle à l’heure des nouvelles technologies »

Je serai le mercredi 25 juillet 2018 à Paris pour intervenir, de 9H00 à 12h00, devant les élèves de la filière “auxiliaire de puériculture” de l'’IFSI Saint-Joseph sur le thème « L’éthique professionnelle à l’heure des nouvelles technologies » : 

peut-on prendre en photo un malade et diffuser ensuite ce cliché sur les réseaux sociaux ? 

partager cette photo sur Snapchat constitue-t-il une vraie sécurité ? 

peut-on critiquer des médecins, des infirmières ou des collègues sur les réseaux sociaux ? 

qu'est-ce que l'obligation de réserve ? 

qu'est-ce que le secret professionnel ? 

qu'est-ce que la vie privée et comment est-elle protégée ? 

qu'est-ce que le droit à l'image ? 

qu'est-ce que la diffamation ? 

comment bien paramétrer son profil sur les réseaux sociaux ?

etc.


Cette conférence aura lieu à l'invitation de la direction de cet IFSI (Institut de Formation en Soins Infirmiers) et sera donc réservée aux étudiants de cet établissement.

mercredi 18 juillet 2018

Écrans et connaissances : quelles valeurs ajoutées ?



RMN-Grand Palais
















Écrans et connaissances : quelles valeurs ajoutées ?

De plus en plus d’établissements me demandent d’intervenir auprès de leurs enseignants pour les aider à engager une réflexion sur l’utilisation du numérique en classe et à la maison

Vendredi 6 juillet, se tenaient, presqu’en même temps, au Grand Palais, à Paris, deux événements, auxquels j’ai eu la chance d’assister : d’abord (photo montage ci-dessus à gauche), une conférence, donnée par une diplômée de l'école du Louvre, sur le thème  « Comment lire une peinture » ; puis (photo ci-dessus légendée RMN-Grand Palais), la visite en avant-première de l’exposition Art# Connexion permettant de « découvrir et expérimenter de nouveaux accès à l’art » à travers la réalité virtuelle ou augmentée, la projection immersive, les écrans tactiles, etc.

D’un côté, l’exposé d’une professionnelle, dotée d’un certain recul par rapport à son environnement, hérité de sa culture, de sa personnalité et de son expérience.

De l’autre, un accès à la connaissance médiatisé par des écrans et, derrière ces écrans, des interfaces et des bases de données, trop souvent focalisées sur les détails d’une œuvre.

D’un côté, une représentation unique, collective, pendant laquelle j’ai pris des notes que je pourrai relire, mais joyeuse, car ponctuée de pointes d’humour et d'improvisations, et enfin personnalisable, car tout auditeur pouvait, à la fin posait, des questions.

De l’autre, une expérience individuelle ou vécue à deux ou trois personnes, rejouable en théorie à l’infini, ludique, interactive en apparence mais, le plus souvent, extrêmement formatée. Impossible de poser une question ouverte à un écran !  Les machines nous imposent des parcours prédéfinis ; nous pouvons parcourir une œuvre, mais notre curiosité est contrainte : les détails sur lesquels nous pouvons obtenir plus d’informations sont peu nombreux et signalés par des repères sur lesquels nous devons cliquer.

Quel est le meilleur “intermédiaire” pour la transmission des connaissances ? Un être humain ou un écran ?

Une question que l’on me pose de plus en plus souvent, le numérique prenant de plus en plus de place dans les établissements d’enseignement français : recherche individuelle sur Internet, QCM en ligne, ENT (Espace Numérique de Travail), mur virtuel, groupe de travail par courrier électronique ou messagerie instantanée, travail à plusieurs et à distance sur un document électronique, tablette pour remplacer les livres scolaires…

De la recherche documentaire (voir les pistes de bibliographie ci-dessous) que j’ai effectuée et de mes échanges avec des parents, enseignants ou chefs d’établissement, il ressort :

A) que le numérique à l’école permet :
• d’accompagner une pédagogie active
• de stimuler la créativité
• de faciliter la coopération entre les élèves
• d’alléger, en théorie, le poids des cartables

B) mais que :
● l’impact du numérique à l’école sur une éventuelle amélioration des connaissances reste toujours à prouver…
● on n’a pas encore fait mieux qu’un manuel papier pour travailler à la maison. Certains établissements ayant distribué des tablettes demandent quand même à leurs élèves d’utiliser des livres papier…
• les tablettes et les sites web utilisés permettent trop souvent à de grandes marques américaines de mettre un pied dans le monde de l’éducation et d'asseoir ainsi leur légitimité auprès des enfants
• les enfants, du coup, accordent une trop grande confiance aux contenus numériques, mettant leur esprit critique en veilleuse par rapport à ces supports

C) que le numérique à la maison, même utilisé dans un but scolaire :
● est très chronophage : le numérique offre une infinité de possibilités pour soigner la forme du travail à rendre, ce qui constitue un très bon alibi pour y consacrer beaucoup de temps, parfois au détriment du fond
● constitue une source de distraction : une fois achevé le travail demandé par les enseignants, il est tentant pour un enfant de rester sur l’écran pour papillonner sur le Web, visionner des vidéos…
● complique la tâche des parents qui doivent : 1 jongler entre plusieurs sources pour avoir une vue globale de tous les devoirs que doivent faire leurs enfants ; 2 gérer les écrans…

De plus en plus d’établissements me demandent donc d’intervenir auprès de leurs enseignants pour les aider à engager une réflexion sur l’utilisation du numérique en classe et à la maison (en plus de mes conférences auprès de leurs élèves pour les aider à comprendre les tentations que représentent les écrans et à apprendre à y résister ; et auprès des familles pour leur fournir des conseils pratiques sur la gestion des écrans).


Pistes bibliographiques :

• Coughlan S., 2014, « Tablet computers in “70% of schools” », BBC News, 3 décembre 2014.
• Montrieux H., Raes A., Schellens T., 2017, « ‘The best app is the teacher’ Introducingclassroom scripts in technology-enhanced education », Journal of Computer Assisted Learning, p. n/a-n/a.
• Soffer T., Yaron E., 2017, « Perceived Learning and Students’ Perceptions Toward UsingTablets for Learning: The Mediating Role of Perceived Engagement Among HighSchool Students », Journal of Educational Computing Research, p. 0735633117689892.
• Stacy S.T., Cartwright M., Arwood Z., Canfield J.P., Kloos H., 2017, « Addressing theMath-Practice Gap in Elementary School: Are Tablets a Feasible Tool forInformal Math Practice? », Frontiers in Psychology, 8.
• Thibert R., 2012, « Pédagogie + Numérique = Apprentissages 2.0 », report, IFÉ - ENS de Lyon.





vendredi 13 juillet 2018

Interrogé hier soir sur France Info : « Un réseau social est-il un carnet intime comme un autre ? »

(photomontage)

J'ai été interrogé hier soir jeudi 12 juillet 2018 par Frédéric Carbonne sur France Info pour commenter la décision de la plus haute juridiction allemande. Le Tribunal constitutionnel fédéral  - la cour constitutionnelle allemande - a donné raison aux parents d'une adolescente décédée en 2012, écrasée par un métro : sa famille souhaitait avoir accès à l'intégralité de son compte Facebook et en particulier à ses échanges avec ses amis, afin de pouvoir éventuellement déterminer si sa mort dans le métro de Berlin était un accident ou un suicide. Facebook s'y était opposé, estimant que cela violerait le secret de la correspondance des autres utilisateurs qui échangeaient avec cette jeune fille.

Au cour de mon intervention sur France Info, j'ai rappelé que ce genre de demandes ne pouvaient, malheureusement, aller qu'augmentant. Au fur et à mesure que le nombre d'utilisateurs de Facebook croît, celui de ses abonnés qui décèdent chaque année progresse également. Selon l'OMC, 0,8% de la population mondiale meurt chaque année. Avec 2,2 milliards d'utilisateurs actuellement, Facebook voit donc, hélas, quelque 17,6 millions de ses utilisateurs mourir tous les douze mois. Les  28 000 salariés de Facebook doivent donc gérer de plus en plus de cas douloureux, essentiellement soit des demandes de suppression des comptes des personnes disparues, soit des demandes d'accès aux contenus de ces comptes. Sur de plus en plus de sites internet et de réseaux sociaux, il existe une procédure permettant de designer, de son vivant, un légataire qui pourra gérer votre compte à votre mort (voir, par exemple, la procédure à suivre sur Google ou Facebook).

Vous pouvez réécouter l'ensemble de mon intervention sur YouTube (je parle 1 minute et demi environ après le début de l'enregistrement) :