Hier, mardi 25 août 2015, j'ai été interviewé pendant le journal télévisé de 13H de TF1 au sujet de la suppression du compte Facebook d'Ayoub El Khazzani, mis en examen après avoir ouvert le feu dans un train Thalys reliant Amsterdam à Paris, vendredi dernier, 21 août 2015. Son profil Facebook aurait été « effacé » dès samedi. Première explication : ce compte a été supprimé par Facebook, qui a pu agir de sa propre initiative, par exemple, après avoir constaté que ce compte générait trop de trafic ou trop de tentatives de piratage ; le réseau social peut aussi être intervenu à la demande des autorités françaises, pour éviter, par exemple, que ce compte, ne serve la propagande djihadiste. Seconde possibilité : le profil Facebook d'Ayoub El Khazzani a pu être supprimé par un proche (famille…) ou un complice disposant de l'identifiant et du mot de passe, ainsi que d'un accès à un ordinateur déjà utilisé par Ayoub El Khazzani pour se connecter à ce réseau social : en effet, les tentatives d'accès à un compte Facebook à partir d'un nouvel ordinateur font généralement l'objet d'une vérification supplémentaire (envoi d'un code sur le smartphone du propriétaire du compte, demande d'identification spéciale, par exemple, en reconnaissant des visages d'amis sur Facebook…). Ce proche ou ce complice peuvent être ainsi intervenus, car ils estimaient que le profil Facebook d'Ayoub El Khazzani comportait des éléments compromettants. Peine perdue : les profils supprimés sur Facebook ne sont plus accessibles en ligne, mais sont conservés plusieurs semaines dans les ordinateurs de Facebook, qui peut ainsi les communiquer à la Justice.
Sur son site https://govtrequests.facebook.com/ consacré aux demandes « gouvernementales », Facebook affirme avoir reçu, en 2014, 4 343 demandes de renseignements, dans le cadre d'affaires criminelles, de la part de la Justice française. Ces demandes concernaient 5 484 utilisateurs ou comptes Facebook.