Les réseaux sociaux et les applications pour smartphone ne sont pas sans effet « addictif » : ils ont été conçus dès le départ pour que nous y passions le plus de temps possible.
Connaissez-vous l’application Wishbone, pour smartphones ? Elle permet de réaliser des mini-sondages, photos à l’appui, et de les envoyer à ses amis : préfères-tu cette robe sur cette actrice ou sur celle-ci ? tu préfères les chips classiques ou les chips mexicaines ? etc.
En quelques mois, cette application a déjà séduit trois millions d’Américains, essentiellement des jeunes filles de 13 à 20 ans. Certaines se réveillent même la nuit pour vérifier leur popularité sur ce nouveau réseau social…
Ils se sont dit qu’ils pouvaient augmenter cette proportion avec une application utilisant une vieille astuce, mise au point par les sites Web pour retenir le plus longtemps possible leurs visiteurs : les sondages. Les Internautes en raffolent. Ils sont en effet prêts à consacrer beaucoup de temps à répondre à des questions fermées à choix binaire et voir s’ils ont « gagné », c’est-à-dire s’ils ont voté comme la majorité des personnes.
Et pour ferrer ces adolescents et ces jeunes adultes, les concepteurs de Wishbone emploient une autre technique, tout aussi « addictive » : ils leur envoient une « push notification », une alerte qui s’affiche sur l’écran de leur téléphone, même si celui-ci est en veille, dès qu’un de leurs amis a répondu à un de leurs sondages ou a créé le sien.
En moyenne, les abonnés de Wishbone reçoivent ainsi dix notifications quotidiennes, mais certains sont invités à se connecter jusqu’à 100 fois par jour ! Pas étonnant, dans ces conditions, que quelques jeunes filles se relèvent au milieu de la nuit !
Voilà un des pièges que nous devrions expliquer, nous parents, à nos enfants avant de leur offrir un smartphone. Sinon, ils risquent de se faire manger tout crûs par ces machines, fabuleuses, mais dévoreuses de temps, si l’on n’a pas acquis quelques réflexes salvateurs avant de s’en servir.
Faut-il faire passer un permis de smartphone aux enfants, pourrions-nous nous demander, en étant un brin provocateur ?
Cette sensibilisation à cette politique de l’« addiction by design » (comment concevoir, dès le départ, un produit, un service ou une application qui rendra « addict »…) est en tout cas un des objectifs que je poursuivrai en 2016 au cours de mes conférences devant les enfants et les adultes.
Jacques Henno
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